François Boisivon
ANGLAIS > FRANÇAIS
ESPAGNOL > FRANÇAIS
Bibliographie
- 1ère traduction publiée en 1999
- Environ 50 titres publiés comme traducteur, 3 comme auteur
- Principaux éditeurs : Fondation Pierre Gianadda (Suisse), Toluca (Paris), Flammarion (Paris)
François Boisivon traduit par ailleurs régulièrement des articles publiés en revue (pour l'Institut national d’histoire de l’art INHA), mais également dans les domaines de l'économie, des sciences politiques et de la géopolitique, pour La Documentation française par exemple ou encore Project Syndicate (site en ligne, plus de 700 articles traduits de l’anglais, depuis novembre 2015).
Bio
Après des études universitaires que j’ai quittées pour naviguer une dizaine d’années dans la marine marchande, j’ai travaillé comme correcteur, puis comme rédacteur et enfin « éditeur » au sens anglais du terme, dans une grande maison parisienne. Un atelier d’écriture animé dans un institut médico-éducatif m’a montré que la langue permettait peut-être plus de dévoiler ce qu’on ignorait que d’affirmer ce qu’on savait : avant de savoir, on ne sait pas ; ce passage se fait en parlant : on raconte, pour ancrer ses souvenirs et poursuivre ce qui fuit. Aux élèves en difficulté scolaire à qui je m’adressais, j’ai commencé par lire Tabacaria, un long poème de Fernando Pessoa, en portugais, alors que je ne suis pas lusophone, sans traduction. L’assemblée fut très attentive. Il m’a semblé qu’elle comprenait. Cette expérience a commencé à faire de moi un traducteur. Curieusement, la version portugaise du texte a disparu de ma bibliothèque.
Son titre "fétiche"
J’ai traduit de la poésie mais peu, ayant surtout rencontré sur mon chemin de traducteur des essais, dont deux m’ont marqué, beaucoup de tribunes de presse, des articles d’économie (j’ai une grande admiration pour certains de leurs auteurs, notamment pour Anthony Atkinson) et de la critique d’art, de l’histoire de l’art, des textes pour des expositions de peinture et de photographie (que je traduis mais rédige aussi). Le photographe colombien Fernell Franco, exposé pour la première fois en France en 2016, à la Fondation Cartier, a transformé mon regard, comme l’ont fait d’autres artistes, qu’ils soient contemporains ou anciens, mais j’ai aussi traduit ses mots. « À Cali – écrit-il, la lumière et le soleil sont si forts qu’on y comprend l’importance et la vérité de l’ombre dans des choses aussi simples que changer de trottoir pour se protéger du soleil. » L’art est la trace d’un acte. Derrière cette trace, infime ou considérable, dans l’ombre ou dans la lumière, se tient toujours un récit. Quelques vers ne cessent de m’accompagner.
Les deux dernières strophes d’un sonnet de Joachim du Bellay, composé au beau milieu du XVIe siècle :
« Rome de Rome est le seul monument,
Et Rome Rome a vaincu seulement.
Le Tibre seul, qui vers la mer s’enfuit,
Reste de Rome. O mondaine inconstance !
Ce qui est ferme, est par le temps détruit,
Ce qui fuit, au temps fait résistance. »
Et les vers 13 à 18 du premier chant du Purgatoire dans la Comédie de Dante, composés au début du XIVe siècle. Je les connais par cœur, mais les oublie parfois, alors, pour plus de sûreté, je les copie, sans les traduire :
« Dolce color d’orïental zaffiro
che s’accoglieva nel sereno aspetto
del mezzo, puro infino a primo giro,
a li occhi miei ricominciò diletto,
tosto ch’io usci’ fuor de l’aura morta
che m’avea contristati li occhi e ’l petto »