Sur la chasse
« Publié pour la première fois en France, le texte du philosophe espagnol José Ortega Y Gasset éclaire d’un jour nouveau l’inclination de l’homme pour la chasse. Enfin trouve-t-on étudiées – séquencées – les forces à la fois raisonnables et instinctives qui poussent le chasseur à revenir, encore et toujours, vers la forêt.
Et si l’homme moderne continue de siffler son chien et de s’enfoncer dans les bois, c’est d’abord parce qu’il y retrouve une nature dont il ne s’est jamais dissocié tout à fait, une nature, la sienne, la Nature, la nôtre. Le chasseur, comme aucun autre habitant permanent des villes, retrouve sa place parmi les vivants, mesure sa vigilance et sa patience, se confronte aux lois ancestrales – ces temps où la peur et la mort faisaient la moitié de la vie.
L’animal, lui, n’ignore rien de la peur, aussi sera-t-il vivant aussi longtemps qu’il restera en éveil. Tantôt il chasse, tantôt il est chassé. En acceptant cette règle, le chasseur goûte à l’échec au point de n’être jamais autant chasseur que lorsque sa proie se dérobe. Il faut par conséquent au chasseur être humble et accepter un certain dépouillement de moyens... pour redevenir “cet homme en alerte”.
Dans une langue impeccable de clarté, nous écoutons José Ortega Y Gasset se faire une haute idée de l’homme, à cette condition que l’homme soit digne de sa nature. »
[présentation de l'éditeur]
Et si l’homme moderne continue de siffler son chien et de s’enfoncer dans les bois, c’est d’abord parce qu’il y retrouve une nature dont il ne s’est jamais dissocié tout à fait, une nature, la sienne, la Nature, la nôtre. Le chasseur, comme aucun autre habitant permanent des villes, retrouve sa place parmi les vivants, mesure sa vigilance et sa patience, se confronte aux lois ancestrales – ces temps où la peur et la mort faisaient la moitié de la vie.
L’animal, lui, n’ignore rien de la peur, aussi sera-t-il vivant aussi longtemps qu’il restera en éveil. Tantôt il chasse, tantôt il est chassé. En acceptant cette règle, le chasseur goûte à l’échec au point de n’être jamais autant chasseur que lorsque sa proie se dérobe. Il faut par conséquent au chasseur être humble et accepter un certain dépouillement de moyens... pour redevenir “cet homme en alerte”.
Dans une langue impeccable de clarté, nous écoutons José Ortega Y Gasset se faire une haute idée de l’homme, à cette condition que l’homme soit digne de sa nature. »
[présentation de l'éditeur]