Le Paradoxe ambulant [nouvelle édition]
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Le Paradoxe ambulant [nouvelle édition]
59 essais choisis et préfacés par Alberto Manguel
« Quand on lit Chesterton, on se sent submergé par une extraordinaire impression de bonheur. Sa prose est le contraire d’académique : elle est joyeuse. Ses mots rebondissent dans un jaillissement d’étincelles, tel un jouet mécanique soudain venu à la vie, cliquetant et tourbillonnant de bon sens, cette merveille étonnante entre toutes. Le langage était pour Chesterton un jeu de construction avec lequel fabriquer des théâtres de marionnettes et des armes pour rire […].
Que les événements et leurs causes changent en fonction de la façon dont on les raconte, représentation de leurs traits communs ou de noirs océans de différences ; que notre compréhension de l’univers puisse dépendre de l’arrangement de mots sur une page et de l’inflexion donnée à ces mots ; que les mots, à la fin, soient tout ce que nous avons pour nous défendre et que la valeur des mots, comme celle de nos individus mortels, se cache dans leur faillibilité même et dans leur élégante fragilité, tout cela, Chesterton le savait et n’a cessé d’en rendre compte. Que nous ayons ou non le courage d’être d’accord avec lui, voilà, manifestement, une autre question. »
Alberto Manguel
« Quand on lit Chesterton, on se sent submergé par une extraordinaire impression de bonheur. Sa prose est le contraire d’académique : elle est joyeuse. Ses mots rebondissent dans un jaillissement d’étincelles, tel un jouet mécanique soudain venu à la vie, cliquetant et tourbillonnant de bon sens, cette merveille étonnante entre toutes. Le langage était pour Chesterton un jeu de construction avec lequel fabriquer des théâtres de marionnettes et des armes pour rire […].
Que les événements et leurs causes changent en fonction de la façon dont on les raconte, représentation de leurs traits communs ou de noirs océans de différences ; que notre compréhension de l’univers puisse dépendre de l’arrangement de mots sur une page et de l’inflexion donnée à ces mots ; que les mots, à la fin, soient tout ce que nous avons pour nous défendre et que la valeur des mots, comme celle de nos individus mortels, se cache dans leur faillibilité même et dans leur élégante fragilité, tout cela, Chesterton le savait et n’a cessé d’en rendre compte. Que nous ayons ou non le courage d’être d’accord avec lui, voilà, manifestement, une autre question. »
Alberto Manguel