Zabouré Zane
Zabouré Zane
Le shah est parti, mais les souris ne dansent pas encore, elles chantent de drôles de psaumes (zabour, en persan) :
prends dans tes bras ton unique bébé souris
secoue-moi de la malédiction d'être une femme (Elhâm Mizbân)
Une photo de ma pomme : on dirait bébé !
souris dix ans, un bout de fromage piqué !
se terrant sous le freezer, toi, taiseux et froid
et pas un cri d'effroi quand gelée dans tes bras. (Munâ Zendehdel)
Chut ! patience me dit-on
Prends garde à ta réputation
Vrai que je voudrais être sourde
Plutôt que d'entendre le monde (Farnâz Banishafi')
Viens je suis ton semblable
esprit possédé par le petit Satan (Sepideh Jodeyri)
Mizbân, Zendehdel, Banishafi', Jodeyri... et les autres, la plupart trentenaires, sont traduites pour la première fois.
Ces femmes (zane, en persan) revendiquent bien difficilement – entre leurs sites retirés de la toile et leurs livres de la vente – une « postmôdernité ». Il ne s'agit pas seulement d'une école littéraire. À leurs yeux, l'islam radical est essentiellement moderne, et elles veulent le dépasser.
Anthropologue qui a fait de la poésie son terrain, Iraj Valipour nous propose une enquête au cœur de ce mouvement. Il la mène avec brio et empathie, érudition et fantaisie, se faisant à son tour auteur postmoderne, et inventant pour l'occasion, entre essai et roman, un genre qui pourrait s'appeler « romanthologie ».
[4e de couverture]
prends dans tes bras ton unique bébé souris
secoue-moi de la malédiction d'être une femme (Elhâm Mizbân)
Une photo de ma pomme : on dirait bébé !
souris dix ans, un bout de fromage piqué !
se terrant sous le freezer, toi, taiseux et froid
et pas un cri d'effroi quand gelée dans tes bras. (Munâ Zendehdel)
Chut ! patience me dit-on
Prends garde à ta réputation
Vrai que je voudrais être sourde
Plutôt que d'entendre le monde (Farnâz Banishafi')
Viens je suis ton semblable
esprit possédé par le petit Satan (Sepideh Jodeyri)
Mizbân, Zendehdel, Banishafi', Jodeyri... et les autres, la plupart trentenaires, sont traduites pour la première fois.
Ces femmes (zane, en persan) revendiquent bien difficilement – entre leurs sites retirés de la toile et leurs livres de la vente – une « postmôdernité ». Il ne s'agit pas seulement d'une école littéraire. À leurs yeux, l'islam radical est essentiellement moderne, et elles veulent le dépasser.
Anthropologue qui a fait de la poésie son terrain, Iraj Valipour nous propose une enquête au cœur de ce mouvement. Il la mène avec brio et empathie, érudition et fantaisie, se faisant à son tour auteur postmoderne, et inventant pour l'occasion, entre essai et roman, un genre qui pourrait s'appeler « romanthologie ».
[4e de couverture]